The Second One.

Frustration...

Cher Jamie,
J'ai peur. Peur de rester enfermée ici, dans cette ville, à tout jamais. Je sais que nous allons tous y rester. Cet endroit est démoniaque. Je n'y survivrai pas. Tout le monde me croit forte, mais j'aimerais tellement que ce soit vrai ! Les larmes, les cris, les tremblements sont si condensés en moi que j'ai l'impression que je vais exploser au moindre bruit... Les arbres prennent des postures menaçantes, les bizarreries s'intensifient, je ne sais plus ce qui ce passe.

Claustrophobie. C'est un mot que je n'ai jamais vraiment appréhendé. Mais aujourd'hui, il est le premier mot auquel je pense en me levant le matin. Pendant un temps, j'ai cherché comment décrire cette sensation. La réponse m'a été offerte dans un livre. Pour ce qui devait être la deuxième fois dans toute ma vie, j'ai ouvert un dictionnaire. Ce que j'y trouvis ne me rassura pas.

Citation :: claustrophobie, n.f. : peur irrationnelle de se retrouver enfermé dans un endroit quelconque, sans aucun moyen d'échappatoire.

Toutes mes peurs les plus profondes, toute la situation actuelle se reflétait dans cette seule, unique, petite phrase. Sans aucun moyen d'échappatoire... Le sujet polémique. Certains prétendent qu'une fois qu'on entre dans cette ville, c'est pour le reste de notre vie. D'autres au contraire, essaye de se convaincre qu'une sortie existe, que certains l'ont déjà utilisée par le passé, et que c'est par cet endroit inconnu que les stocks sont renouvelés.

Pour ma part, je suis d'avis du deuxième groupe. Les stocks ne peuvent décemment pas se renouveler comme par magie - quoi que...- et puis, il ne faut pas oublier le journal ! Si il y a bien une preuve qu'une sortie existe, c'est ça. Seulement, il ne faut pas être trop optimiste. Après tout, les gouttes de sang étaient très significatives... J'en ai des frissons rien que d'y penser.

Le groupe me manque. Ici, la musique n'existe pas. Il n'y a pas d'électricité. Pas de bruit. C'est frustrant. Oui,c'est le mot. Cette frustration me gagne, de jour en jour, enpensant à ce que je manque, à ce qui me manque, à ce que je n'ai plus et ne reverrai surement jamais.

Matt...

Je suis prisonnière des murs, autant que de mon esprit.